Vue de la commune de Gabriac, dans les montagnes de Cévennes
Généalogie,  Branche Valmalle

#RDVAncestral – Jean Turc, père et fils

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En septembre dernier, Guillaume du Grenier des Ancêtres a lancé le #RDVAncestral : raconter la rencontre avec un de ses ancêtres, à l’époque où il vivait. Les premières participations étaient de grande qualité. Faute de temps, j’avais recyclé un article… Ce mois-ci, c’est un inédit !

29 mai 1825. Gabriac, Lozère.

Un jeune homme d’une trentaine d’année sort de la mairie, la mine triste et les épaules voutées. Il est accompagné d’un jeune homme de son âge. Habituellement chez les Turc, on est plutôt taiseux mais aujourd’hui Jean a besoin de parler, de raconter son père, Jean Turc, dont il vient de déclarer le décès il y a quelques minutes. Enfin, « raconter » son père est un bien grand mot ! Jean est plutôt mystérieux : pour son fils parce que j’imagine que comme la plupart des cévenols, il n’a jamais fait étalage de sa vie, de ses états d’âme ; pour moi, la généalogiste du XXIe siècle, parce que pour le moment, je n’avance pas des masses dans mes recherches le concernant…

Jean n’a jamais su la date de naissance de son père, la preuve, elle n’est pas notée sur son acte de décès.

De sa mère, Françoise Delon, il n’a que très peu de souvenirs car elle est morte alors qu’il avait à peine 5 ans. Son petit frère Jean Jacques avait 3 ans et sa petite sœur Suzanne seulement 3 mois. Il se souvient juste que ça maman était très fatiguée après la naissance de sa petite sœur et qu’elle ne quittait presque plus son lit… jusqu’à ce 26 décembre 1800 où elle a rendu son dernier souffle en milieu de matinée.

Son père avait alors 40 ans et 3 enfants en bas âge. Ça n’a pas dû être facile au début. Jean ne se souvient pas comment Suzanne est arrivée dans la maison mais c’est elle qui leur a servi de mère. Elle qui s’est occupée d’eux au quotidien, les a soignés quand ils étaient malades, reprisait leurs vêtements fatigués pour qu’ils durent encore…

Les choses sont officialisées entre Jean père et Suzanne Marquet le 22 avril 1802, il a 42 ans et elle 34. Elle est veuve de Jean Bertezene depuis 1797, a une petite fille de l’âge de Jean, Jeanne.

Jeanne grandit avec ses nouveaux frères et sœur. Presque vingt ans plus tard, c’est tout naturellement que Jean et Jeanne vont se marier, le 16 avril 1818, à Gabriac. Jean est agriculteur comme son père. Il faut dire que si on veut rester au pays, il n’y a pas grand choix comme métier. Cela ne l’a pas empêché d’apprendre à écrire, il a signé les actes de naissance de ses trois enfants :

34_turc-jean

  • Jean, né en 1819
  • Françoise, née en 1822
  • Marcelin, né en 1823

Il dit à François, l’homme qui a déclaré le décès avec lui, qu’il aime sa vie, même si ça n’est pas facile tous les jours.

Ce qu’il ne dit pas – parce qu’il ne le sait pas encore – c’est que vont encore 4 enfants : Louise (1827), Philippe Marcelin (1830), Sophie (1833) et enfin Émilie (1836) sans qui je ne serais pas là…

Qu’il va être veuf en 1837, quand Jeanne décède le 6 mai…

Qu’il va se remarier, le 6 juin 1839, avec Émilie Turc, homonyme de sa fille qui m’a causé du tracas à mes débuts en généalogie…


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