F comme… Fusilier
Pierre Derieux est mon sosa 106 et l’arrière-arrière-grand-père maternel d’Albert. Il est né à Alès le 26 novembre 1812. Son père, Etienne, est boucher – et je remercie les twittos qui m’ont aidée à le déchiffrer – et sa mère Catherine Deforil, certainement mère au foyer car aucune profession n’est indiquée.
Et la réponse est Boucher… confirmé par acte décès. Merci pour votre aide @Fadhlaoui2 @jmg013 @44Helene44 @AuroreTsrd et @MikeChauveau !
— ☀ LaSudiste ☀ (@sudiste78) 3 juin 2016
Le 23 novembre 1837 à Alès, il épouse Marianne Ginoux, en présence des parents de la future, François Ginoux et Marie Louche, et de la mère du futur (son père est décédé en 1821).
Sur l’acte, Pierre est fusilier au 65e Régiment d’Infanterie de Ligne, en congé illimité. Aurais-je donc un militaire de carrière dans mon arbre ?
Les premières recherches semblent démontrer que non. Avant 1868 – et la loi Niel qui la ramène à cinq ans – la durée de la conscription est de 7 ans. La loi Jourdan-Delbrel du 19 fructidor an 6 a instauré l’obligation du service armé en temps de paix pour tous les jeunes de 20 à 25 ans.
Si Pierre est né en 1812, il a eu 20 ans en 1832. S’il est parti en 1832, il devait logiquement terminer en 1839. On peut donc penser qu’il s’est marié pendant son service.
Le 65e RIL a été fondé en 1678 et a ensuite appartenu à plusieurs individualités régimentaires. Après la Révolution de 1830, le 65e se plaçait au nombre des régiments d’élite de l’armée. En 1831, il est en garnison à Arras et participe durant l’hiver 1832-1833 à la campagne de Belgique qui fait suite à la Campagne des Dix-Jours. Peut-être Pierre y a-t-il participé ? Je me demande d’ailleurs si les conscrits ont aussi un dossier au SHD dans lequel je pourrais vérifier ces détails ?
En 1837, le 65e RIL est basé à Brest, où il reste jusqu’en 1839. Pierre a-t-il pris un congé spécial pour son mariage ? Comment cela se passait-il ?
Je serais curieuse aussi de savoir si Pierre portait son uniforme de fusilier lors de son mariage. Et d’ailleurs, comment était-il cet uniforme ? D’après L’historique du 65e RIL, en 1830, il se composait d’un habit bleu de roi boutonnant droit sur la poitrine, d’un pantalon garance, d’un shako de tissu de coton noir et d’une plaque blanche.
Après avoir passé près de 40 ans ensemble, ils sont séparés par la mort de Marianne le 20 mars 1876. Pierre lui survit jusqu’au 21 septembre 1890. Il ne semble pas s’être remarié puisqu’il est dit « veuf de Ginoux Marianne Pierrette » dans son acte de décès. Ce même acte nous apprend d’ailleurs que Pierre avait un 2e prénom, Cyprien, qui n’apparaît que dans cet acte.
Merci de m’avoir lue et à demain pour la suite du ChallengeAZ !
Sources :
- Abécédaire « Le travail par la récréation : alphabet à colorier / dessin de H. Delalain » trouvé sur Gallica
- Historique du 65e Régiment d’infanterie de ligne. Paris : Ch. Tanera, 1875
- Archives municipales d’Alès, mises en ligne sur le site officiel de la ville.