Sur la piste de mon sosa 2020 – épisode 5, Claude
Depuis le début de l’année, je vous propose de me suivre sur la piste de mon sosa 2020 en parcourant la branche qui me relie à lui. De manière irrégulière (le rythme prévu initialement a été chamboulé…), je vous présente un portrait, de ma sosa 15 (4e génération) à mon sosa 2020 (11e génération) dont je ne connais que le patronyme pour le moment…
Voici donc le cinquième portrait, il s’agit de Claude, mon sosa 252.
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J’ai profité du #genealogie30 proposé par Sophie de La Gazette des Ancêtres au mois d’avril pour avancer les recherches sur Claude VALENCIN. Ainsi, à l’aide des réponses apportées à la question quotidienne, j’ai fait quelques nouvelles trouvailles qui m’ont permis de vous proposer cet article. Bonne lecture…
Son état-civil
Sa naissance
Claude est né le 18 juin 1776 à Chuzelles, en Isère, d’Ennemond VALENCIN et Anne BERTHIER. Il a été baptisé le lendemain, 19 juin, en l’église de la paroisse Saint-Hippolyte par le curé Maurel.
Son parrain est Claude BAUDE, de la paroisse Saint-Martin de Vienne, et sa marraine est Madeleine BUISSON, fille à Joseph BUISSON. Le parrain a signé l’acte de naissance alors que la marraine a déclaré ne savoir le faire.
Son mariage
Le décadi 10 ventôse an VII (28 février 1799, un jeudi), jour de la bêche, Claude a épousé Marguerite PAJOT à Châtonnay, en présence du seul père de la mariée. En effet, les parents du marié ainsi que la mère de la mariée sont déjà décédés à cette date. Le mariage a été enregistré par Paul ECHENIRE, le président de l’administration du canton, en présence de Etienne ACHENIRE, 26 ans, Philippe BERTIER, 28 ans, Jean CECILLION, 38 ans, beau-frère de la mariée, et Didier GRANDJEAN, 28 ans.
La loi du 13 fructidor an VI (30 août 1798) impose que les mariages soient célébrés au chef-lieu de canton et uniquement les décadis. Marguerite habite avec son père à Châtonnay, elle est sur place. Claude, quant à lui, est domicilié à Saint-Marcellin, ce qui signifie qu’il a dû parcourir environ 43 km pour venir se marier.
Son décès
Claude est décédé le 19 mars 1861 « à quatre et demie du soir, en son habitation, maison Blanc« , porte de Chevière à Saint-Marcellin.
Le décès a été enregistré par Louis RIONDEL, maire de Saint-Marcellin, sur déclaration de Jean Baptiste BERNARD, négociant, 55 ans et François JACQUEMED, légiste, 41 ans.
Son patronyme
Les premiers porteurs de ce patronyme devaient être originaires de Valencin, commune de l’Isère située à 25 km au sud-est de Lyon, à 25 km au nord-est de Vienne.
Ses parents
Ennemond
Ennemond est né le 26 octobre 1736 à Vienne et a été baptisé le lendemain dans la paroisse de Saint-André-le-Haut. Il est le fils de Gaspard VALENCIN et Antoinette CLECHET qui se sont mariés à Vienne le 28 novembre 1730.
Anne
Anne fera l’objet du prochain portrait de la série…
Ses enfants
A ce jour, j’ai trouvé 7 enfants à Claude et son épouse Marguerite :
- Domitille (5 germinal an VIII-?) qui a épousé Jean-François MARTINAIS à Saint-Marcellin le 1er octobre 1821,
- Jean Claude (26 nivôse an IX-28 nivôse an IX),
- Victor (15 thermidor an X-23 frimaire an XIII),
- Jacques François (25 floréal an XII-4 février 1859) qui a épousé Héloïse SOUJOL (1805-1845) le 27 octobre 1826, à Saint-Jean-du-Gard puis Alix JEANJEAN (1821-1865) le 29 avril 1846, à Saint-Jean-du-Gard,
- Fortuné Joseph (12 novembre 1807-26 mars 1883) qui a épousé Marie Thérèse BOURDILLON le 25 janvier 1837, à Saint-Marcellin,
- Victoire (16 novembre 1810-?),
- Françoise Millette (?-?) qui a eu 2 enfants naturels (Louis Victor et Antoinette).
Sa vie quotidienne
Son environnement géographique
Claude a vécu la majeure partie de sa vie à Saint-Marcellin, commune de la basse vallée de l’Isère, entre Grenoble et Valence. Située à proximité du château de Beauvoir-en-Royans et de l’Abbaye de Saint-Antoine, deux lieux de pouvoirs politique et religieux, la ville devient une petite capitale religieuse et administrative. Dès le XIe s., le bourg possède une église dédiée à Saint Marcellin, premier évêque d’Embrun, qui évangélisa la région. Au XIVe s., une charte de libertés, franchises et privilèges et l’autorisation de construire une enceinte fortifiée sont à l’origine du développement de la ville. Au début du XVe s., Saint-Marcellin devient chef-lieu de bailliage, en même temps que Vienne et Grenoble, et reste longtemps une ville d’hommes de loi, de nobles et de notables. L’importance de la ville est renforcée par la présence de quatre grands monastères : Carmes, Ursulines, Visitandines et Récollets. A la Révolution, sous la nom de « Les Thermopyles », la ville devient chef-lieu de district puis, en 1800, sous-préfecture et le reste jusqu’en 1926.
Sa place dans l’histoire
Claude, né en 1776, avait 13 ans au début de la Révolution française en 1789. Peut-être avait-il reçu, pour son anniversaire, un jeu de cartes ou de dominos « revisités »…
Dix ans plus tard, il habitait Saint-Marcellin qui avait été renommée Thermopyles. Lors de son mariage, peut-être portait-il une redingote qu’il s’était lui-même confectionné puisqu’il était tailleur d’habits. Sa cravate était-elle ornée d’une épingle en forme de bonnet phrygien ? Et la tenue de mariée de sa future épouse ? Etait-elle agrémentée d’une cocarde bleu-blanc-rouge ? Le mariage ayant eu lieu en février, je doute qu’elle se soit servi d’un éventail, fait en assignats ou à la gloire des martyrs de la Liberté (Bara, Lepeletier, Marat et Chalier)…
Son métier
Claude Valencin n’a exercé qu’un seul métier tout au long de sa vie, celui de tailleur d’habits.
Je ne sais pas s’il avait sa propre échoppe, s’il travaillait pour un patron ou s’il se déplaçait chez ses clients et travaillait à façon dans un périmètre local. Je vais continuer mes recherches dans les archives, en espérant trouver quelque élément qui me permettra d’en savoir un peu plus…
Ses vêtements
Dans le Dauphiné, « les hommes portent une chemise, une culotte, des bas attachés au jarret par une jarretière, un gilet de couleur voyante, une veste longue non boutonnée, un chapeau à larges bords retroussés sur trois côtés ou bien un bonnet de laine… Les galoches (souliers à semelle en bois) étaient les chaussures communes mais pour les fêtes ou pour aller en ville, les gens optaient pour des souliers plats en cuir. »
Le costume de fête, souvent en tissu plus beau et plus richement orné, était porté uniquement pour les grandes occasions comme les mariages ou les enterrements, par exemple.
Son parler et ses repas
Vers 1738, un épicier grenoblois nommé Blanc et surnommé La Goutte – à cause de la maladie dont il souffrait et qui lui imposait des loisirs forcés – composa un poème en patois du Dauphiné, Grenoblo Mahlérou.
"Grossié, me diri vo, faudrit parla françois ; Y ne me revint pas si ben que le patois"
Voilà bien une phrase que Claude a pu prononcer, à un moment de sa vie…
« Ce poème a pour principal mérite de représenter fidèlement, surtout pour les formes grammaticales, le patois du Dauphiné, un des plus élégants patois romans. »
SOURCES
- Acte de naissance de Claude, Archives départementales de l’Isère, Chuzelles/Saint-Hippolyte, Baptêmes, mariages, sépultures (1738-1792), vue 76/117, 9NUM/AC110/2
- Acte de mariage de Claude et Marguerite, Archives départementales de l’Isère, Châtonnay, Mariages (1793-1810), vues 93 & 94/252, 9NUM/5E95/6
- Grenoblo malhérou… / (par Blanc La Goutte), Gallica
- LAROUSSE, P., Grand dictionnaire universel du XIXe siècle : français, historique, géographique, mythologique, bibliographique…. T. 8 F-G, Gallica
- DELAYE, E., Les Anciens costumes des Alpes du Dauphiné, Grenoble, 1922, Gallica
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