Généalogie,  Branche Gourdoux

Joseph, mon sosa 24

Temps de lecture : 4 minutes

Pour le premier généathème de l’année, Geneatech nous propose de parler de notre sosa 2024 si on a réussi à le trouver. Cela n’est pas mon cas, je suis bloquée au 1012 sur une branche compliquée… Alors j’ai saisi une autre des propositions et je vais vous parler de mon sosa 24. C’est parti !


Joseph, années 1940 – Source : archives familiales

Comme j’ai déjà parlé de Joseph GOURDOUX lors du ChallengeAZ 2016, je vous propose de relire l’article que je lui avais consacré. Aujourd’hui, je vais plutôt m’attacher à présenter les éléments que j’ai récoltés en suivant les pistes que j’avais identifiées et à raconter quelques anecdotes qui me viennent de maman : dans son enfance, elle a connu Joseph, son arrière-grand-père !

En novembre 1894, Joseph est parti au service militaire. Il est d’abord incorporé au 1er régiment de Zouaves, avec lequel il part en Algérie pendant un an. Il passe au 19e escadron du train où il reste 2 ans. Entre avril et septembre 1897, il est « soldat ordonnance au PEM de l’École Supérieure de Guerre« 1. Mais qu’est-ce dont que cela ?

Je n’arrivais pas à décrypter le PEM, je suis donc allée poser la question sur Facebook, dans le groupe Généalogie : Recherches militaires. J’ai ainsi appris que le PEM signifie très certainement Petit État-Major et que le soldat ordonnance est attaché à un officier. Il fallait donc creuser tout ça !

Le Larousse en ligne donne comme définition pour le petit état-major « ensemble du personnel de service dans les écoles militaires« 2, et que le soldat ordonnance est un « militaire mis à la disposition d’un officier pour son service personnel« 3.

Ecole Supérieure de guerre : la cour d’honneur. Paris (VIIème arr.). Source : Paris, musée Carnavalet.

La création de l’École supérieure militaire, instituée par la loi du 13 mars 1875, est issue des réflexions menées suite à la défaite de la guerre de 1870-1871. « L’incapacité constatée des états-majors à seconder un haut commandement, lui-même redécouvrant la conduite des masses armées des guerres européennes, ouvre ainsi alors la voie à la réorganisation du haut enseignement militaire« 4. La première promotion, dont les cours ont commencé le 15 mai 1876, comptait 72 stagiaires qui devraient désormais « connaître à fond l’emploi particulier et combiné des diverses armes« 5. La loi du 20 mars 18806 supprime le corps d’état-major et porte la création de l’École supérieure de guerre qui s’installe dans les bâtiments de l’École militaire, au mois de juillet de cette même année. L’École supérieure de guerre a été remplacée en 1993 par le Collège interarmées de Défense. En 2011, ce dernier a été lui-même remplacé par l’École de guerre.

Mais revenons-en à Joseph… Il a donc été au service d’un officier qui faisait partie du petit état-major de l’École supérieure de guerre. Comment est-il arrivé là ? Une hypothèse serait que dans sa précédente affectation, au 19e escadron du train des équipages, un officier ait été satisfait de lui et l’ai attaché à son service. Si je me fourvoie complètement et que vous avez une piste ou une solution, n’hésitez pas à me le dire ! Peut-être faudrait-il aller fouiller dans les archives de l’École supérieure militaire pour trouver des éléments complémentaires…

Quelques années plus tard, le 25 mai 1901, il est classé « N.D. des chemins de fer PLM » puis il devient « affecté spécial » en vertu du décret du 6 juillet 1910, relatif à l’organisation des sections de chemins de fer de campagne7 et il semble qu’il reste sur son poste au PLM durant la 1e guerre mondiale. J’ai fait une demande auprès des archives de la SNCF qui conservent les archives du PLM mais, malheureusement, le dossier de Joseph n’a pas été conservé car trop ancien.

En quelques années, Joseph a perdu son fils, son épouse et sa belle-fille. Joseph Louis Isidore est décédé le 7 avril 1943 à Sommières. Le 14 mai 1944 à 2 heures du matin, Valérie Louise Joséphine s’est éteinte en leur domicile, au 15 rue des Casernes à Alès. Et le 30 août 1946, c’est Rosita qui est décédée à Sommières.

Succession de Rosita LHERISSON veuve GOURDOUX, détail – Source : Archives départementales du Gard

Ses petits-enfants, Albert et Jacqueline, se retrouvant orphelins, Joseph devient tuteur légal de Jacqueline qui est encore mineure, suite à la délibération du conseil de famille qui s’est réuni le 4 octobre 19468.

Dans les années 1950, Joseph s’était installé chez son petit-fils Albert, à Sommières. Même s’il avait son petit appartement indépendant au deuxième étage de la maison, il descendait prendre ses repas avec le reste de la famille. La cohabitation avec Ginette, ma grand-mère, était semble-t-il plutôt problématique. Joseph avait un caractère plutôt marqué : installé, quand le repas n’était pas servi assez rapidement, il tapotait la table du bout des doigts, sans rien dire. D’après maman, Ginette n’appréciait pas trop de ce genre de choses…

Il a terminé sa vie à l’hôpital d’Alès, le 4 février 1962. J’ai fait une demande auprès des archives du centre hospitalier mais, comme je m’en doutais, son dossier n’a pas été conservé.


Sources

  1. Fiche matricule de Joseph, Registres matricules des classes, Classe 1893, 1 R 799, Archives départementales du Gard. ↩︎
  2. Entrée État-major, dictionnaire Larousse en ligne. ↩︎
  3. Entrée Ordonnance, dictionnaire Larousse en ligne. ↩︎
  4. Jacques Deschamps, “La guerre moderne (1885)”, Revue historique des armées [Online], 243 | 2006, Online since 24 January 2012, connection on 27 January 2024. URL: http://journals.openedition.org/rha/4862. ↩︎
  5. Entrée École supérieure de guerre, Wikipedia. ↩︎
  6. Loi relative au service d’état-major, Journal officiel de la République française, 23 mars 1880. ↩︎
  7. Décret du 16 juillet 1910, Collection complète des lois, décrets, ordonnances, réglemens, et avis du Conseil-d’État…, tome 10, 1910↩︎
  8. Succession de Rosita LHERISSON, veuve GOURDOUX, 1er juin 1947, 1141 W 285, Archives départementales du Gard. ↩︎

6 commentaires

Laisser un commentaire