Généalogie,  Branche Valmalle

Calendrier de l’Avent – Fernand & Armantine

Temps de lecture : 5 minutes

Il est grand temps de réactiver ce blog qui est en jachère depuis de longs mois… Pour cela, je vous propose un calendrier de l’Avent qui nous fera voyager dans le temps et les générations. J’ai choisi de saisir le prétexte de la date de naissance ou de mariage d’une personne de mon arbre – ancêtre ou collatéral – pour vous parler de lui, d’elle, de sa famille… de ma famille. C’est parti !

En ce 13 décembre 1895, nous célébrons le mariage de Fernand Maurice VALMALLE et Armantine Hortence FLORIT.

L’enfance de Fernand Maurice

Fernand Maurice est le fils de Maurice VALMALLE (1834-1906) et Émilie TURC (1836-après 1906) qui sont mes sosa 16 et 17, soit mes arrières-arrières-grands-parents du côté paternel. Je cherche désespérément la date et le lieu de décès d’Émilie, si jamais vous le trouvez, pensez à moi !

Il est né le 16 juillet 1872 dans une des maisons du hameau du Crouzet, sur la commune du Pompidou en Lozère. Grâce à la monographie communale rédigée en 1874 par les instituteurs Ernest ATGER, Jean Louis GOUT et Louis PONSOLLE, nous savons que la commune comptait « 892 habitants disséminés aux villages, hameaux et maisons isolés éparpillés ça et là pour les besoins de l’exploitation, très difficile d’ailleurs, eu égard à la configuration tout accidentée du territoire ». Nous apprenons aussi que « la distance de Barre, chef-lieu de canton, par la voie la plus directe, qui est le chemin vicinal par le Masbonnet, se raccordant à la route départementale du Rey à Alais, au pont de la Moline, est de 8 kilomètres ».

Carte générale de la France. 056, [Nant – Millau]. N°56. Flle 114 / [établie sous la direction de César-François Cassini de Thury] – Source : Gallica

Fernand Maurice est le quatrième enfant d’une fratrie qui en compte six : deux filles (Elodie Irma en 1864 et Louise Junie en 1867), trois garçons (Maurice Firmin Auguste en 1870, Fernand Maurice en 1872 puis Maurice Louis en 1876) et encore une fille (Eugénie Anna en 1879).

Je n’en ai aucune certitude mais si Fernand Maurice et ses frères plus jeunes sont bien allés à l’école – comme l’exige la loi du 28 mars 1882 rendant l’instruction des filles et des garçons de 6 à 13 ans obligatoire, laïque et gratuite dans les écoles publiques – il y a de fortes chances qu’ils soient allés à l’école publique primaire spéciale aux garçons qui se trouvait à Mas-Bonnet, la plus proche du Crouzet. L’enquête décidée en 1884 par Armand Fallières, alors ministre de l’instruction publique dans le gouvernement de Jules Ferry, nous en apprend un peu plus sur cette école qui comptait une classe unique. Les observations de l’instituteur, Victor Ernest ATGER, laissent imaginer qu’il ne devait pas être facile de motiver les enfants à venir en classe :

La maison d’école est bien exposée, passablement aérée, il n’existe aucun voisinage malsain, ou dangereux, mais les murs de la cuisine et de la salle de classe, du côté du nord et de l’ouest, étant dans la terre, rendent ces deux pièces humides.
La salle de classe est trop petite pour recevoir les élèves qui fréquentent l’école, surtout pendant l’hiver. […] Le blanchiment ne se fait pas tous les ans, et le chauffage n’est pas payé par la commune. Chaque élève est obligé de fournir journellement sa quote-part de bois.

Les 40 élèves inscrits au 5 avril 1884 se répartissaient ainsi : 2 ayant 5/6 ans, 31 ayant entre 6 et 13 ans et 7 ayant plus de 13 ans. Il est également à noter que seuls 35 étaient réellement présents et que 10 d’entre eux étaient étrangers à la commune. Bien que ne faisant que 28 m2 et manquant de quelques places pour les élèves, la salle de classe, installée au premier étage de la maison du maitre, accueillait tout de même une bibliothèque comptant 120 volumes.

Fernand Maurice jeune adulte

Nous retrouvons Fernand Maurice le 11 novembre 1893, lors de son arrivée au 122e régiment de ligne où il est incorporé comme soldat de 2e classe. Sa fiche matricule indique « dispensé père au service », ce qui semble expliquer que son incorporation intervienne en 1893 et non en 1892. Par contre, il va falloir que je cherche la signification de cette mention…
D’après sa fiche matricule, Fernand a les « cheveux et sourcils châtains, [les] yeux gris, [le] front ordinaire, [le] nez long, [la] bouche moyenne, [le] menton à fossette, [le] visage ovale » et mesure 1m67.
Il est envoyé en congé le 25 septembre 1894, avec un certificat de bonne conduite dans la poche.
Si j’en crois Wikipedia, entre 1878 et 1894, le 122e est en garnison à la caserne du couvent des Minimes à Montpellier. Fernand a eu la chance de ne pas partir trop loin de chez lui.

Nous revoilà au 13 décembre 1895, il est 15h et Fernand et Armantine se tiennent devant Laurent Casimir Albert BRUC, le maire de la commune Barre-des-Cévennes, qui va célébrer leur mariage. Je vous ai déjà présenté les parents de Fernand.
Parlons un peu d’Armantine. Elle est née le 8 février 1874 au Malhautard, sur la commune de Barre. Ses parents, Louis Armand FLORIT et Junie Hortence PIN, sont tous les deux cultivateurs et habitent toujours au Malhautard. Ils sont respectivement âgés de 58 et 44 ans et sont également présents en ce jour de célébration.
Un seul des témoins de Fernand et Armantine est apparenté au couple : Léonce PASCAL, cultivateur de 31 ans qui habite à Bougezet, sur la commune de Cassagnas. Il est le cousin germain de la mariée. Les autres témoins sont Victor Albin COURTES, instituteur, et Louis Albert CLEMENT, voyageur de commerce.

Acte de mariage de Fernand et Armantine, détail des signatures – Source : Archives départementales de Lozère

Fernand, Armantine et leurs enfants

Au moment de son mariage, Fernand est cultivateur. Il exerce encore cette profession en 1900, lors de la naissance de Fernande Anna, premier enfant du couple, le 29 octobre 1900 à Barre-des-Cévennes. D’après les mentions marginales de son acte de naissance, elle a épousé André Albin RAUZIER le 9 mars 1922 à Sainte-Croix-Vallée-Française et est décédée le 11 avril 1987 à Montereau-Fault-Yonne en Seine-et-Marne.
En 1904, la famille s’agrandit avec la naissance d’André Émile le 28 août à Sainte-Croix-Vallée-Française. Fernand est maintenant cantonnier. Encore une fois d’après les mentions marginales de son acte de naissance, André a épousé Berthe Madeleine RAUGIER le 2 avril 1929 à Moissac-Vallée-Française. Il est décédé à Beaucaire le 21 octobre 1980.
J’aimerais bien savoir si Fernand et Armantine ont eu la joie d’accueillir des petits-enfants et de les voir grandir.

La fin de leur vie

Grâce à la mention marginale sur son acte de naissance, je sais que Fernand s’est éteint à Sainte-Croix-Vallée-Française, le 17 septembre 1955.
A ce jour, je ne sais rien de la fin de vie d’Armantine.

Notre lien de parenté


Sources

  • Acte de mariage de Fernand et Armantine, Barre-des-Cévennes, Naissances, mariages, publication de mariages, décès (1891-1900), 4 E 019/32, Archives départementales de Lozère
  • Acte de naissance de Fernand, Le Pompidou, Naissances, mariages, décès (1872), 4 E 115/10, Archives départementales de Lozère
  • Le Pompidou – Monographie de la commune (1874), 1 T 682-115, Archives départementales de Lozère
  • Ministère de l’Instruction publique. Enquête sur la situation des écoles primaires en 1884, Cantons de Florac, Barre-de-Cévennes, Meyrueis, Pont-de-Montvert, Sainte-Enimie, Saint-Germain-de-Calberte, F/17/*/2946, Archives nationales
  • Fiche matricule de Fernand, Classe 1892, numéros 1 à 500 (1892), R 8132, Archives départementales de Lozère
  • Acte de naissance de Fernande Anna, Barre-des-Cévennes, Naissances, mariages, publications de mariages, décès, (1891-1900), 4 E 019/32, Archives départementales de Lozère
  • Acte de naissance d’André Émile, Sainte-Croix-Vallée-Française, Naissances, mariages, décès (1904), 4 E 144/16, Archives départementales de Lozère

Image de couverture par Klaus de Pixabay

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