ChallengeAZ_2019,  Généalogie

U comme USA (ou presque !)

Temps de lecture : 5 minutes

 

On ne répètera jamais assez qu’il est indispensable de bien lire les actes – ou documents – que l’on trouve… je me suis laissée emporter par la surprise d’une découverte il n’y a pas si longtemps, je ne l’ai pas fait et j’en étais toute dépitée.

 

Au mois de mai dernier, j’ai commencé à faire des recherches sur les Giraud, la famille de la mémé de Saint-Jean.

Chéri avec la mémé de Saint Jean – Source : coll. familiale

Marie Julie GIRAUD est née le 1er juillet 1890 aux Aujards, sur la commune de Freissinières (Hautes-Alpes). Elle doit son surnom au fait qu’elle habitait dans le quartier Saint Jean, juste en face de la chapelle Saint-Jean, à L’Argentière.

Chapelle Saint Jean de L’Argentière – photo personnelle

Mais intéressons-nous à ses parents, à son père plus précisément, et vous comprendrez pourquoi il faut bien lire les actes…

Pierre Joseph GIRAUD, le père de Marie Julie, est né à L’Argentière le 28 avril 1860. Il a épousé Judith Alexandrine ROUX – née le 15 septembre 1858 aux Aujards, à Freissinières – le 2 décembre 1886 à L’Argentière.

Acte de mariage de Pierre Joseph et Judith Alexandrine, p.1 – Source : Archives départementales des Hautes-Alpes
Acte de mariage de Pierre Joseph et Judith Alexandrine, p.2 – Source : Archives départementales des Hautes-Alpes

De cette union sont nées 3 filles :

  • Eliza Alexandrine Julie, née le 11 janvier 1888 et décédée le 4 février 1889,
  • Marie Julie, la mémé de Saint Jean, née le 1er juillet 1890, nous l’avons vu,
  • Marie Louise, la tata Y, dont je ne connais que la date de mariage avec Jean François TOYE, le 25 février 1922 à L’Argentière.

Comme j’en ai maintenant pris l’habitude, j’ai cherché la fiche matricule de Pierre Joseph afin de compléter un peu son portrait… Et là, quelle ne fut pas ma surprise quand j’ai lu dessus :

Fiche matricule de Pierre Joseph GIRAUD (détail) – Source : Archives départementales des Hautes-Alpes

Comment ?! Une émigration outre-Atlantique ?! J’étais toute émoustillée à l’idée de voir mes horizons de recherche s’élargir… et mon amoureux de me demander « tu vas pouvoir me trouver un oncle d’Amérique qui va me laisser un héritage ? »

J’en ai même parlé à mes copines du groupe de coworking généalogie – Elodie et Céline – qui se sont réjouies pour moi et m’ont même proposé leur aide pour les recherches…

Capture d’écran discussion Messenger

… parce que, comme vous le voyez, il y a un petit souci ! Autre que les fautes qui piquent un peu beaucoup les yeux, là… mais sous le coup de l’émotion, j’en avais aussi perdu mon orthographe !

Il y a effectivement un truc qui coince : la date à laquelle Pierre Joseph est indiqué comme résidant en Californie est le 5 mai 1890. Certes depuis 1869, il est possible de traverser les États-Unis en train en quelques jours seulement. Ensuite l’Atlantique en environ deux semaines. Mais le délai pour venir déclarer sa fille début juillet à Freissinières me semblait tout de même un peu mince… sauf s’il avait prévu d’être là au moment de l’accouchement de son épouse. Mais, là encore, j’ai un doute, vus le coût du trajet et les conditions sociales de l’époque. Il me semble en effet surprenant qu’ayant un travail en Californie il prenne plusieurs semaines de congés (au moins 6 pour faire l’aller-retour sans s’attarder) pour rentrer en France et être présent pour déclarer sa fille…

J’aurais dû commencer à me poser des questions et à me douter qu’il y avait « poisson sous le caillou ». Mais toute à mon excitation, que nenni !

Le lendemain matin, au petit-déjeuner, je me pose un peu et reprends la fiche matricule. Et là, c’est le drame !

Eh oui, si la veille j’avais commencé par le début, à savoir vérifier les noms des parents sur la fiche matricule, je ne me serais pas fait autant de plans pour rien…

Oui, parce que les parents de Pierre Joseph s’appelaient Joseph et Marie Marguerite ALBERT. Et pas Pierre et Marie GRIMAUD comme sur la fiche matricule de son homonyme…

Fiche matricule de Pierre Joseph GIRAUD (le bon !) – Source : Archives départementales des Hautes-Alpes

Avec la bonne fiche matricule, on se rend compte que Pierre Joseph n’est pas allé bien loin de L’Argentière… Surtout qu’en tant qu’unique enfant de veuve, il a certainement d’abord obtenu un sursis puis été placé directement dans la réserve et classé aux affectations spéciales comme employé dans l’administration des Forêts des Hautes-Alpes.

Et Céline qui me proposait gentiment à nouveau son aide.

Capture d’écran discussion Messenger

 

C’est dommage parce que je me voyais déjà embarquer le chéri pour une virée généalogique dans l’ouest américain !

Bref, après plus de 20 ans de généalogie, je devrais savoir qu’il ne faut pas se laisser emporter et bien prendre le temps de vérifier les informations…


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