Sur la piste de mon sosa 2020 – épisode 1, Hélène
En ce début d’année, je vous propose de me suivre sur la piste de mon sosa 2020 en parcourant la branche qui me relie à lui. Ainsi, chaque samedi jusqu’à fin février, je vous présenterai un portrait, de ma sosa 15 (4e génération) à mon sosa 2020 (11e génération) dont je ne connais que le patronyme pour le moment…
Voici donc le premier des portraits, il s’agit d’Hélène, ma sosa 15.
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Hélène Rosa ARMAND est née le 11 septembre 1899 à Aigremont (Gard), village de moins de 800 habitants situé entre mer et Cévennes, dans le triangle Nîmes, Alès, Anduze, sur l’ancienne voie romaine d’Uzès à Sauve. Il a la particularité d’être en plein centre du département, c’est pour ça qu’en 1992, le Mémorial départemental dédié aux soldats gardois morts pour la France en Afrique du Nord, a été érigé sur le territoire de la commune.
Hélène est la fille de Félix ARMAND et de Léonie ALTIER (qui fera l’objet du prochain portrait).
Elle est l’ainée de la fratrie. Après elle, sont nés Marcel Félix en 1901, Adrienne en 1903, Jeanne Anaïs, en 1905 et André Eugène en 1907.
Bien que née à Aigremont, c’est à Saint-Jean-du-Gard qu’Hélène rencontre son futur mari, André CAMBESSEDE.
André est né le 25 novembre 1901 à Saint-Jean-du-Gard, où il a grandi. Son mariage avec Hélène a été célébré à Moissac-Vallée-Française le 11 décembre 1921.
Ce qui m’a étonnée, c’est l’heure indiquée sur l’acte et le fait que le 11 décembre est un dimanche…
Avez-vous des ancêtres qui se sont mariés à la mairie à 20 heures, un dimanche, en plein mois de décembre ?
Il est aussi mentionné qu’André est sous les drapeaux au moment de son mariage…
De cette union sont nés 3 enfants :
- Ginette Hélène Jeanne, ma grand-mère maternelle, née le 19 octobre 1925 et décédée le 12 juin 2004,
Après leur mariage, ils ont tous les deux travaillé à la fabrique Muller, où André cassait les cols des costumes pour homme et Hélène était repasseuse.
En 1929, la fabrique Muller a fait faillite, comme de nombreuses entreprises suite à la crise. André et Hélène ont alors été au chômage. Le père d’André, Émile, était boulanger et pétrissait sa pâte à la main. Comme il était bientôt en âge de prendre sa retraite, André lui a proposé de reprendre son affaire mais cela ne s’est finalement pas fait : André avait son bras gauche handicapé (ressoudé en position « équerre » car cassé sans que personne ne s’en rende compte quand il était tout petit) et la reprise ne pouvait se faire qu’en installant un pétrin électrique, ce qu’Émile a formellement refusé car il était hors de question que quelque chose d’électrique entre dans sa boulangerie ! Cela a malheureusement conduit à la fermeture définitive de la boulangerie…
Hélène a alors eu la proposition de reprendre le bar de son oncle Frédéric à Aubagne. Mais cette fois-ci, c’est André qui s’y est formellement opposé : « un bar n’est pas un endroit pour une femme ! »
Qui a dit qu’on est têtu dans la famille Cambessède ?!?!
Ils ont finalement repris pendant quelques années l’épicerie générale Les Docks cévenols. André faisait les tournées avec son auto aménagée. Sa fille Andrée l’accompagnait souvent. Une fois, alors qu’Andrée avait 7 ou 8 ans, ils sont tombés en panne d’essence au col de l’exil et André l’a laissée toute seule dans la voiture, de nuit, le temps de faire à pieds les 5 km aller-retour nécessaires pour aller chercher de l’essence. Hélène, qui était « gentille, une sainte » comme le dit encore Andrée, a piqué une belle colère à cette occasion !!
En 1933, Hélène et André ont choisi de quitter Saint-Jean-du-Gard. Ils ont pris contact avec la société Casino pour ouvrir une franchise. Après un stage de 40 jours à Saint-Étienne, ils ont eu le choix entre deux magasins, un à Nîmes et l’autre à Sommières. C’est Hélène qui a choisi Sommières car elle craignait que ses filles ne se perdent à Nîmes, une trop grande ville pour elle.
Après quelques années chez Casino, André et Hélène ont pris leur propre affaire, toujours sur la place Jean Jaurès.
Le travail occupait une place importante mais tous les dimanches, la famille partait à la mer, au Grau-du-Roi, « avec des autos qui ne marchaient pas toujours très bien« … et c’est pour ça que j’ai récupéré beaucoup de photos comme celles qui suivent 🙂
Maman se rappelle de sa grand-mère surtout pendant les vacances à Saint-Jean-du-Gard, au Moulinet. Elle y passait un mois de vacances avec ses frères, cousins, parents et grands-parents. Quand elle évoque ses souvenirs de cette période, elle parle d’insouciance et de liberté.
Hélène est décédée à Sommières le 30 novembre 1960, elle avait 61 ans.
J’ai pu écrire cet article en grande partie grâce aux souvenirs de maman et surtout de Tantine qui a bien voulu me parler de ses parents et de la famille. Je l’en remercie à nouveau ici et on recommencera dès que possible à passer en revue les photos anciennes ensemble, c’est tellement chouette de redonner vie à toutes ces personnes qui ne sont sinon que de simples noms… et de voir Tantine si heureuse de revoir ses parents !
Sources :
- Acte de naissance d’Hélène, Archives communales d’Aigremont
- Livret de famille de Felix et Léonie, Archives familiales
- Livret de famille d’André et Hélène, Archives familiales
- Acte de mariage d’André et Hélène, Archives communales de Moissac-Vallée-Française
- Photo du Casino, site du photographe Y. Mouret (papipacon)
- Photos de famille, Archives familiales
6 commentaires
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Briqueloup
J’aime bien les enquêtes qui cheminent sur plusieurs épisodes. Cela vaut la peine de suivre les pistes jusqu’au bout.
Ps. J’ai lu l’épisode suivant en premier, je remonte l’histoire à l’envers !
Delph Valmalle
Merci Marie pour ton commentaire et ta fidélité à mon blog 🙏
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